Responsables de notre évolution depuis la vie utérine...
Les réflexes archaïques (ou primitifs), fondations de notre développement
Dès les premiers instants de vie, bien avant notre naissance, notre corps met en place des programmes moteurs essentiels : ce sont les réflexes archaïques, aussi appelés réflexes primitifs. Ces mouvements automatiques et involontaires apparaissent in utero et nous accompagnent durant les premières années de vie. Ils ont essentiels à notre survie et notre développement.
INFO OU INTOX :
On parle de plus en plus des réflexes archaïques aujourd'hui, non pas parce que c'est un effet de mode, mais parce que notre mode de vie a évolué plus vite que notre biologie.
Pendant des milliers d'années, les nourrissons grandissaient au rythme naturel de leur développement, portés, bercés, stimulés au contact de leur entourage proche. Aujourd'hui, les parents doivent souvent reprendre le travail très tôt, les enfants sont poussés vers l'autonomie dès le plus jeune âge, et les stimulations sensorielles essentielles à l'intégration des réflexes sont très souvent inadaptées.
Cette déconnexion entre notre programmation de survie (très ancienne) et les exigences de la société moderne qui évolue sans cesse peut donc entrainer des difficultés d'adaptation à tous les niveaux !
Prenons l'exemple du réflexe palmaire (grasping)...
Dès la vie foetale, lorsqu'un contact est établi avec la paume de la main du bébé, celle-ci se referme instinctivement pour attraper ce qui s'y trouve. Ce réflexe est un héritage de notre évolution : il permettait autrefois au nourrisson de s'agripper à sa mère pour assurer sa survie. Au fil du développement, il s'intègre progressivement pour laisser place à une motricité fine volontaire, essentielle pour l'écriture, la manipulation d'objets et même l'expression des émotions.
Lorsque ce réflexe n'est pas bien intégré, il peut engendrer des tensions dans les mains et les épaules, une maladresse dans les gestes, des difficultés à écrire ou encore des crispations liées au stress. Certaines personnes conservent inconsciemment ce réflexe actif, ce qui peut se traduire par une tendance à serrer les poings en situation de stress ou une hypersensibilité tactile...
Le cycle de "vie" des réflexes, différentes étapes primordiales
Chaque réflexe suit un cycle précis qui se déroule en 3 étapes :
1. Apparition : Le réflexe émerge à un moment clé du développement, souvent in utero ou durant les premiers mois de vie. Il est déclenché par une stimulation sensorielle et répond à un besoin fondamental, comme la survie, la protection ou la mise en mouvement.
2. Activation : le réflexe est pleinement actif et joue son rôle dans l'évolution du nourrisson. Il permet d'affiner les connexions neurologiques, de renforcer les muscles et d'explorer le monde qui l'entour. Cette phase est crucial car elle prépare l'enfant à acquérir des compétences motrices et cognitives plus complexes.
3. Intégration : A mesure que l'enfant grandit, le réflexe doit peu à peu s'effacer pour laisser place à des mouvements plus volontaires et coordonnés. Si l'intégration se fait correctement, l'enfant peut donc avancer vers d'autres acquisitions.
Le réflexe tonique asymétrique du cou, un exemple parlant...
Le RTAC (réflexe tonique asymétrique du cou) apparaît dès la vie fœtale et joue un rôle clé dans la coordination oeil-main. Lorsqu'un bébé tourne la tête d'un côté, son bras, sa jambe du même côté s'étendent, tandis que ceux de l'autre côté se replient (pour mieux comprendre essayez de visualiser la position d'un escrimeur lorsqu'il est en garde). Ce réflexe prépare au développement de la latéralisation (c'est la spécialisation progressive de chacun des hémisphères du cerveau dans leurs fonctions respectives), de la coordination et du contrôle moteur.
Lorsqu'il n'est pas intégré, l'enfant (ou même l'adulte !) peut rencontrer des difficultés dans ses apprentissages, pour rester concentré ou même pour se tenir "correctement" assis.
Des tensions dans les bras et dans le cou peuvent donc être observées, de même que des positions un peu farfelues (couché sur la table pour écrire).
Lorsqu'un réflexe reste actif, il persiste donc sous une forme résiduelle et impacte fortement la posture, la gestion des émotions et les apprentissages...
Pourquoi les réflexes archaïques ne s'intègrent pas correctement ?
Dans un monde idéal, chaque réflexe s'intègre naturellement au fil du développement. Mais parfois, certains restent "actifs" ou réapparaissent sous l'effet de chocs émotionnels, de stress ou d'évènements marquants :
Une grossesse difficile, une naissance compliquée, une période de stress intense (divorce, burn-out...), des traumatismes physiques ou émotionnels, un accident, une chute...
Lorsque qu'un ou plusieurs réflexes restent en éveil, le corps met en place des stratégies de compensation qui peuvent engendrer des tensions, des douleurs, des troubles de l'attention et de l'apprentissage, de l'hypersensibilité émotionnelle, des phobies, des difficultés posturales, ect.
Comment travailler pour leur intégration ?
L'intégration des réflexes archaïques passe par des approches corporelles qui sollicitent le mouvement et les perceptions sensorielles. Il ne s'agit pas d'une rééducation a proprement parler, mais plutôt de réveiller des connexions oubliées en travaillant sur la sécurité, afin de restaurer un fonctionnement plus fluide et naturel.
En kinésiologie, la méthode Arkagym® permet de travailler ces réflexes grâce a des exercices adaptés, favorisant la coordination et l'équilibre, tout en traitant l'aspect émotionnel lié au réflexe non-intégré. C'est donc à votre rythme que nous avançons, afin de permettre d'installer de façon durable les résultats. Après chaque séance, vous repartirez à la maison avec des conseils et des exercices à mettre en place pour continuer le travail entrepris ensemble.
Chaque séance est une exploration personnalisée, car chaque corps a son propre langage.
Si vous ressentez des blocages, des peurs inexpliquées ou des difficultés récurrentes, vos réflexes archaïques ont peut-être encore un rôle à jouer dans votre bien-être.